L'incident de la centrale de Chinon

dimanche 5 novembre 2006, 22h13
La grande panne relance le débat sur l'organisation énergétique de l'UE
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PARIS (AFP) - Une grande partie de l'Europe de l'ouest a été plongée dans le noir pendant près d'une heure samedi soir, à la suite d'une défaillance sur la centrale de Chinon, un sérieux incident qui relance le débat sur le nucléaire et ses dangers.

Cet incident a provoqué une panne géante a touché environ 10 millions d'Européens, dont la moitié en France, la panne la plus grave dans ce pays depuis 30 ans. Elle a affecté également l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne mais aussi dans une moindre mesure le Portugal, la Belgique les Pays-Bas, la Croatie, l'Autriche et la République tchèque.


La défaillance a provoqué un déséquilibre brutal de production en Europe, qui s'est retrouvée littéralement coupée en deux, avec un déficit de 10.000 mégawatts sur la partie ouest, a expliqué le président du Réseau de transport français (RTE), André Merlin.

A la centrale électro-nucléaire de Chinon, pour éviter une surchauffe qui aurait entraîné un effondrement complet des réseaux, des systèmes de sécurité automatiques ont coupé immédiatement une partie de la consommation dans plusieurs pays, conformément à des plans d'urgence préétablis.

"On est passé pas très loin d'un Tchernobyl européen", a souligné RTE.

"On a délesté de 8 à 10% de la consommation, de manière à peu près similaire entre les différents pays", a expliqué M. Merlin. En France, ce sont un peu plus de 5.000 MW qui ont été délestés, soit la moitié de la charge totale et l'équivalent de cinq tranches nucléaires.

Le courant, coupé peu après 22H00, a été rétabli partout entre 22H30 et 23H00 après le démarrage de nouvelles capacités de production, hydraulique puis à gaz en ce qui concerne la France.

Le problème n'est pas lié à un déficit de capacités de production puisqu'à cet instant, la France était excédentaire et exportait elle-même vers la Belgique et le Royaume-Uni notamment.

Mais dans le système européen interconnecté, "tout le monde est solidaire, c'est une seule machine", a expliqué un des membres du directoire, Pierre Bornard.

Dimanche, le président de RTE, André Merlin, a déclaré que l'incident de la centale était totalement maitrisé et qu'il n'y a pas de quoi s'inquietter".